Toponymie et population
D’une superficie de 1136 Ha et située à une altitude comprise entre 111 et 208 mètres, la commune de Castetnau-Camblong estsituée sur la rive gauche du gave d’Oloron, à l’ouest de Navarrenx..
Le village est constitué de plusieurs quartiers bien distincts :
– Quartier Camblong : certainement le village d’origine, et Quartier Debantets qui lui était vraisemblablement rattaché.
– Quartier le Bourg ou quartier de la Carrere, le quartier du château-neuf. C’est ici que sur les reste d’un camp romain furent érigés au XIIIème siècle les deux castelnaus-rues qui ont donné le nom au village.
– Quartier Tuquets et le Hameau ou l’Ahitau séparé du reste du village par la vallée du Lausset.
– Quartier Bas de bordes, autrefois appelé quartier de la Ribère qui va jusqu’à la D936.
– Enfin le Quartier de la Gare, coupé du village par la D936 , c’est le quartier où se développe l’urbanisme.
De très belles demeures, fort bien mises en valeur, des restes des fortifications et une motte médiévale constituent les vestiges d’un passé historique indéniable ( Le cartulaire de Lucq cite Castetnau en 1205 ).
Les deux ponts sur le Lausset, quelques fontaines et lavoirs sont également des vestiges du temps jadis. le village se trouve sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle et de très nombreux pèlerins et promeneurs le visitent.
Alors que de nombreux randonneurs les traversent, Camblong ou Castetnau sont très peu cités dans les itinéraires des pèlerins, car ils ne sont pas portés comme lieu d’hébergement mais seulement comme passage. Depuis la construction du pont de Navarrenx, au XIIIème siècle, l’hospice, côté Castetnau, avait perdu toute utilité.
La vocation agricole du village, si elle ne s’est pas démentie, a été bouleversée au cours du XXème siècle. Le nombre d’exploitation a beaucoup baissé. La mécanisation est entrée dans les moeurs. La polyculture a vécu. Le maïs est quasiment partout. L’élevage à grande échelle, demandant une plus grande spécialisation, est en train de gagner les exploitations. En 2001, pour la première fois, le conseil municipal ne comportait, en son sein, aucun agriculteur.
Toponymie
Le nom du village est composé de deux mots. Tout d’abord, Castetnau vient, d’une part, du latin castellum dont sont issus castèl et castelh signifiant château et d’autre part de Nau, naou en béarnais, voulant dire neuf, récent donc château neuf.
Camblong, du latin campus et du gascon camp – champ long. Ce nom lui vient peut-être du fait qu’il a été construit sur un plateau étroit, situé entre les vallées du gave d’Oloron et du Lausset. Camblong n’ayant pas connu de construction sur la plainedu gave, mais seulement sur la colline. Cela peut toujours se vérifier de nos jours.
Les deux villages ont été réunis il y a fort longtemps, car dans la charte qui a fondé (?) le village en 1289 les deux communautés sont notées. On pense que c’est de cette époque que vient le nom de Castetnau : les « sauvetés », lieux d’hospitalité des pèlerins de Compostelle étaient déjà créées et ce qu’on appelle actuellement le mouvement des « Bastides » était déjà lancé. Gaston VII, vicomte de Béarn, décide de créer des villages à partir de plans bien établis. Un château, souvent en bois, juché sur une colline artificielle, la « motte », et à proximité, les habitations. Souvent les récoltes étaient entreposées dans le château pour être protégées en cas d’attaque. Les paysans et leurs familles venant alors se réfugier dans l’enceinte.
La plupart des habitations du village datent de cette époque, mais elles ont été souvent remaniées depuis.
Benoît Cursente, historien, spécialiste de la question, voit, lui, le village composé de deux Castetnau-rue (ref. « Les Castetnaus en Béarn » – 1968). Un alignement avec les maisons séparées dede la rue par un jardin d’un côté, de l’autre des maisons dont la façade vient directement sur la rue et deux bifurcations à angle droit confirment cette hypothèse.
Alors, Castetnau ou Bastide ? La plupart des historiens ne savent pas départager et Castetnau-Camblong se trouve répertorié dans les deux catégories.
Si le village a été créé et a pris son nom au XIIIème siècle, il est quasi certain que les lieux étaient habités depuis l’antiquité. Les Romains également ont laissés des traces dont le plus voyantes sont le tracé d’un camp sur lequel a été édifié une partie du Bourg. On peut appeler « voie romaine » , la route qui part du Bourg pour mener à la côte d’Arande.
La colline de Castetnau-Camblong, en raison de sa situation géographique a été prisée par les anciens qui avaient là un site idéal pour surveiller, côté est, la vallée du gave et vers l’ouest, une vue sur les collines du Pays Basque tout proche. Du sommet de la côte d’Arande nous avons une vue directe sur la chapelle de St Antoine à proximité du col d’Osquich ; sur la chapelle de la Madeleine à Barcus, sans oublier les « Gastellus » dont le proche « Gastelluchague » d’Arrast-Larrebieu se trouve à environ six kilomètres à vol d’oiseau.
Cette proximité de la commune avec le Pays Basque, fait que celle-ci a une « frontière » d’une centaine de mètres avec le village précité, peut porter à sourire mais cela a eu une grande importance en d’autre temps. En effet, il est dit dans la charte de 1289, que les habitants étaient dispensés de toute obligatin militaire pour la raison qu’ils sont frontaliers.
Population
Un petit rappel, en Béarn le titre de noblesse était attaché à la terre et non à la famille.
Dans le Dénombrement Général des maisons de la vicomté de Béarn effectué par Gaston Fébus en 1385, 53 foyers sont répertoriés dans le village. Par contre en 1676 c’est 120 familles qui sont portées sur la liste du censier établi par Cyprien de Bordenave, Conseiller du Roy, maître ordinaire en la Chambre des Comptes de Navarre.
Lorsque fut décidée la construction de la nouvelle église en 1850, la population de la commune était de 800 habitants. Le XIXème siècle a vu la construction, outre celle de l’église, de la mairie-école à la limite des deux quartiers de Castetnau-Camblong. Ce fut ensuite le presbytère, puis l’école des filles. La chapelle que l’on peut voir au carrefour, du même nom, des routes départementales 936 et 115 fut érigée en 1872, suite à un voeu du curé de l’époque qui s’était engagé à cetteréalisation, si le village était protégé de l’épidémie de variole qui sévissait alors.
Ce XIXème siècle a vu également le quartier « du bout du pont » rattaché à la ville de Navarrenx en 1860. Juqu’alors la limite du village était la rive du gave et le pont.